Les Journées mondiales de la Jeunesse de Jean-Paul II. Une histoire globale

Photographie : Marc Baronnet, JMJ de Paris, Longchamp, 23 août 1997.

Le mercredi 2 septembre 2020, Charles Mercier, maître de conférences en Histoire contemporaine (Université de Bordeaux) présentera un dossier d’habilitation à diriger les recherches regroupé autour du sujet suivant : Éducations, laïcités et religions., mondialisations (XIXe-XXIe siècles). Relier les histoires.
Le dossier comporte un mémoire inédit portant sur Une histoire globale des Journées mondiales de la jeunesse de Jean-Paul II (1984-2002).

L’habilitation sera présentée devant le jury suivant :

Laurence Badel, Professeur des universités, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, garante, 
Jean-François Condette, Professeur des universités, Comue-Lille-Nord-de-France, 
Ruth Harris, Senior Research Fellow, University of Oxford,
Régis Malet, Professeur des universités, Université de Bordeaux,
Denis Pelletier, directeur d’études, École pratique des hautes études,
Philippe Portier, directeur d’études, École pratique des hautes études.

Sous réserve de l’évolution de la situation sanitaire, la soutenance se déroulera en Sorbonne, amphithéâtre Gaston Bachelard (entrée par le 17 rue de la Sorbonne).
Réponse souhaitée pour le 24 août 2020 ; inscription nécessaire avant le 30 août 2020 : https://framaforms.org/soutenance-hdr-charles-mercier-1594976581 (port du masque obligatoire).

Le candidat propose le résumé suivant de son mémoire de recherche inédit.
« La fête est finie. Elle a été magnifique. Il faut comprendre pourquoi ». Ce sont par ces mots que Noël Couëdel achève son éditorial paru dans Le Parisien du lundi 25 août 1997, au lendemain de la messe de clôture des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) qui a réuni sur l’hippodrome de Longchamp, près de Paris, le pape Jean-Paul II, des centaines de cardinaux et d’évêques et plus d’un million deux cent mille pèlerins, pour la plupart âgés de moins de trente-cinq ans.
À la suite des journalistes, en France comme dans la plupart des autres pays où les JMJ ont fait escale, des sociologues ou des politistes se sont penchés sur le phénomène avant qu’il n’ait eu le temps de refroidir. Mais l’écume de ces fêtes catholiques a été chassée par celle d’autres grandes émotions collectives et les différentes éditions des JMJ sont chacune à leur tour entrées dans un placard mémoriel dont elles ne sortent que rarement, lorsqu’à la faveur d’un nouveau rassemblement, des journalistes s’avisent de mettre en perspective ce dispositif institué en décembre 1985 par Jean-Paul II et repris à leur compte par ses successeurs, les papes Benoît XVI et François.
C’est le but de ce mémoire inédit que d’entreprendre le récit de ces Journées mondiales de la jeunesse, des origines jusqu’au décès de Jean-Paul II en 2005. Cette limite chronologique se justifie par la nécessité de garder un minimum de recul historique mais aussi par la volonté de conduire une enquête basée sur la consultation de matériaux inédits et non sur la simple compilation de sources imprimées. Durant le seul pontificat de Karol Wojtyla, huit Journées mondiales de la jeunesse ont été célébrées sous la forme de grands rassemblements internationaux : Buenos Aires (1987), Saint-Jacques de Compostelle (1989), Czestochowa (1991), Denver (1993), Manille (1995), Paris (1997), Rome (2000) et Toronto (2002).
Revenir sur ces fêtes, qui, sur le moment, ont eu un énorme retentissement (on estime à 11,5 millions le nombre de jeunes qui ont participé aux JMJ de Jean-Paul II) et ont suscité des questionnements sur les raisons de leur extraordinaire succès constitue un premier objectif de cet ouvrage. Analyser la figure de Karol Wojtyla, par le biais d’un des principaux marqueurs d’un pontificat à bien des égards exceptionnels, et sur lequel se projette aujourd’hui l’ombre des scandales, en constitue un second. Mais cette histoire des JMJ a pour principal but d’éclairer trois questions d’actualité : les relations entre jeunes et religions, le rapport entre les religions et le processus de mondialisation, le pouvoir dans l’institution catholique.
L’enquête repose sur la connexion inédite d’archives et de témoignages oraux recueillis dans les huit pays où ont lieu les JMJ entre 1984 et 2002. Elle relève d’une histoire transnationale et globale du religieux.